La quarantaine était une période étrange. L’ennui et le désespoir conduisaient les gens à toutes sortes de passe-temps : cuisiner, tricoter, bricoler, jardiner. Mon propre isolement m'a conduit vers une destination particulièrement impie : la mafia du forum webDip. Il y avait cependant un bon côté, car c'est grâce à la mafia webDip que j'ai trouvé une petite mais fantastique communauté qui comprend mes bons amis Tanya Gill et Mikalis Kamaritis. C’est la raison pour laquelle j’ai essayé la diplomatie virtuelle et, finalement, la diplomatie en face-à-face. Ainsi, lorsque Tanya a remporté la DipCon nord-américaine en 2022, j’étais ravie. Lorsque Mikalis a remporté le même titre l’année suivante, j’étais déterminé. Je continuerais leur héritage. Je garderais le titre dans la famille. La seule complication était que j’avais eu des résultats médiocres lors des précédents événements f2f, donc si je voulais atteindre mon objectif, j’avais besoin d’un plan. Vous trouverez ci-dessous les éléments de ce plan et la manière dont le week-end s'est déroulé et ne s'est pas déroulé comme prévu.

Le syndrome de l’imposteur est réel, les amis, et c’est une bête. La diplomatie est un passe-temps rempli d'autant de styles de jeu qu'il y a de gens affirmant que leur façon de jouer est objectivement correcte. Historiquement, il m'a été difficile d'éviter de me laisser emporter par le récit selon lequel le jeu est une question de supériorité tactique et de position sur le plateau et que les meilleurs joueurs sont des joueurs acharnés qui font tout ce qu'il faut pour atteindre le sommet. Personne n’a jamais qualifié mon jeu axé sur l’alliance de « faible » (du moins à mon avis), mais je ne peux pas prétendre que je n’ai pas eu l’impression que ça l’était. J'ai essayé d'ajuster ma façon de jouer, et cela a été un désastre - voir le top board du DBNI 2022. Ainsi, à Cascadia, je savais que j'allais jouer à ma façon – en formant des alliances solides et durables – mais en mieux.

.Le « mieux » consiste à être plus assertif et à ne pas laisser mes tendances insouciantes entraver mes propres bons résultats. J'ai immédiatement eu l'occasion de mettre cela en pratique lors du premier tour. Je jouais l'Autriche et j'ai formé une alliance avec Karthik Konath en Italie. Ce fut une élimination rapide de l'est, mais avant de nous tourner vers la ligne - ou l'un contre l'autre - j'ai eu une conversation cruciale avec Keith, le joueur allemand. Il savait qu’il se retrouverait bloqué sur quatre s’il tenait la ligne avec l’Angleterre et la France, alors il a accepté d’être le fer de lance de l’IA dans l’espoir d’un meilleur résultat. Cela n’a pas fonctionné pour Keith, mais au printemps 1906, j’avais Berlin, Munich et StP (Figure 1). Pendant ce temps, Karthik parvenait en Méditerranée occidentale et conservait toujours les « prêts » de Trieste et de la Grèce. Suite à ce tournant, j'avais un objectif pour mes négociations avec Karthik : plaider pour la tête du conseil d'administration. J’avais joué une bon partie, ce sont mes negociations avec Keith qui ont brisé la stalemate, et le nombre de centres de Karthik n’a été possible que grâce à ma générosité. Ce n’est pas que je l’entraînais – il m’a fourni une flan sécurisée et m’a suggéré quelques séries de mouvements clés, dont celle qui lui a valu le meilleur coup du week-end – mais j’ai senti que je méritais le top. Il a accepté, et c'est tout. Dans une ronde pleine de sommets partagés le 11/11/11, j'ai réussi un victoire solitaire sans rompre mon alliance. Prends ça, le syndrome de l'imposteur.

Figure 1 - Round 1, Spring 1906

J'ai abordé la deuxième ronde à la troisième place et j'ai tiré l'Allemagne. Au printemps 2002, j'ai décidé de travailler avec Johnny en Angleterre au lieu de rejoindre une sealion contre lui. La France s’est bien défendue mais je n’ai pas subi la pression de l’Est et au printemps 1908 (Figure 2), les choses allaient plutôt bien. J’ai pris StP, je suis entré en Espagne grâce à un accord avec la France et j’ai poussé Munich vers la Silésie. Attendez, pourquoi ai-je poussé Munich en Silésie ?

Je n'ai aucune idée. Je ne saurais vous dire si mon titre en dépendait. J'ai juste ecrit les ordres et les ai mises dans la boîte et les pièces ont bougé. J'ai été contraint de licencier mon armée en Prusse et Munich était menacée ; au tour suivant, il fut capturé par l'Autriche. Ce manque de concentration m'a coûté environ quatre points. À l’époque, je pensais que cela m’avait coûté le tournoi. Il était tard, tout le monde était fatigué, affamé et nerveux, et j'étais plutôt dévasté. Avec le recul, cela semble ridicule, mais cela m’a appris une leçon importante : il n’est pas nécessaire d’être parfait pour gagner. Les choses ne se dérouleront pas toujours comme prévu. Des erreurs vont se produire, surtout lorsque l’épuisement se fait sentir, et ce n’est pas grave

Figure 2 - Round 2, Spring 1908

Me forcer à rester calme était de loin le facteur le plus important de mon plan de tournoi, et celui avec lequel je savais que j'aurais le plus de mal. C’était un mantra que je me répétais constamment tout au long du week-end, mais aucun match ne m’a plus mis à l’épreuve que le tour final. Je suis arrivé premiere a l'aube de la troisiéme ronde et je sentais la pression. Je n’étais pas complètement calme lorsque mon allié turc, Liam, a construit une flotte à Ankara ; ou lorsque j'ai poignardé mon allié autrichien Craig en envoyant Varsovie en Ukraine au lieu de Moscou en Ukraine, permettant ainsi à Craig de se rendre librement à Varsovie. Mais je sais que j’ai rebondi après ces deux incidents. . Reste calme. . Respire.

Ainsi, après un week-end de parties de diplomatie parmi les plus intenses auxquelles j’ai joué, j’ai atteint mon objectif. J'ai gagnez tous les parties auxquels j'ai participé, et je n'ai stabé qu'une seule personne pour le faire (et vraiment, il est normal que ce soit Craig). Cela n’a pas été sans erreurs et il y a bien sûr place à l’amélioration. Mais je suis fier de ma performance. Je voulais vraiment ça. J'ai fait ce que j'ai pu pour y parvenir. Et je suis ravi que ce soit suffisant.