Le Championnat de France de Diplomacy 2025 a été organisé du 12 au 14 juillet 2025 en Anjou par Gabriel Lecointre et a vu Christophe Borgeat y remporté son premier titre.
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Ce championnat de france a été organisé a l'occasion de l'Anjou Feu (14ème du nom) sous la houlette de Gabriel Lecointre.
Au Château la Tomaze, (6bis rue du Pineau, Champ-sur-Layon à Bellevigne-en-Layon (Maine-et-Loire) dans salle de réception des celliers du vignoble La Tomaze.
Deux parties avec Turc automatique (Variante : Survivor Turkey)
Table 1 :
Table 2 :
Deux parties avec Turc automatique (Variante : Survivor Turkey)
Table 1 :
Table 2 :
NB : Gauthier Bouan remplace Lois Lecointre en cours de partie
Parties à 7 joueurs
Table 1 :
Table 2 :
Parties à 7 joueurs
Table 1 :
Table 2 :
NB : Les 4 rondes avaient un coefficient progressif : 2/3, 7/9, 8/9 et 1. Les 2 premières rondes avaient un second coefficient 6/7 en raison de seulement 6 joueurs par table.
Gauthier Bouan qui a remplacé Loïs Lecointre au cours de partie et a récupéré tous les points de la ronde.
Triomphe dans les vignes : ma victoire au Championnat de France de diplomatie 2025
Article initialement publié dans The Briefing du 26 juillet 2025 (https://mailchi.mp/diplomacybriefing.com/french-lessons)
Du 12 au 14 juillet 2025, le Championnat de France de Diplomatie s'est déroulé à Bellevigne-en-Layon, au magnifique Château La Tomaze. Niché au cœur des vignobles de la Vallée de la Loire, le lieu offrait non seulement une vue imprenable, mais aussi le confort d'un hébergement sur place. Le cadre a créé une ambiance unique, propice à la concentration stratégique, à la convivialité et à l'immersion : un véritable paradis pour les passionnés de diplomatie.
En quatre tours, j'ai affronté un large éventail de joueurs expérimentés, naviguant entre alliances, attaques et changements de plateau. Le format du tournoi a récompensé la régularité et l'audace, et à la fin du week-end, j'étais le seul joueur à avoir dominé deux plateaux, ce qui m'a assuré le titre général.
Précision allemande avec un allié du Nord
La première partie se déroulait sur un plateau à six joueurs, la Turquie étant gérée par des mouvements automatiques (non-joueurs). J'ai pioché l'Allemagne et j'ai rapidement formé une alliance solide avec l'Angleterre, jouée par Kevin Lecoq. Sentant très tôt que la Russie manquait de soutien significatif à l'est, nous avons bondi. Notre attaque coordonnée a porté ses fruits : la Russie s'est effondrée sous notre pression conjointe, et la France, prise entre deux feux, a peiné à trouver une position stable.
Étonnamment, la Turquie, malgré ses mouvements automatisés, a réussi à conserver trois centres, en grande partie grâce au manque de coordination entre l'Autriche et l'Italie. Au final, j'ai terminé avec huit centres, ce qui me permettait de terminer en tête du tableau, tandis que l'Italie et l'Angleterre en ont terminé avec sept. Ce fut un début de match réussi et un important coup de pouce psychologique pour la suite du tournoi.
Impasses et revers à l'Est
Au deuxième tour, j'ai joué contre l'Italie dans une autre partie à six joueurs, la Turquie étant à nouveau en pilotage automatique. Je me suis allié à l'Autriche (Brieuc Thibault) et j'ai planifié une campagne contre la position turque. Cependant, les progrès se sont avérés lents et coûteux. J'ai rapidement affronté la Russie au sujet de Constantinople, bloquant sa tentative de prise du centre, mais déclenchant un conflit durable qui a épuisé nos ressources. La Russie, par dépit, a commencé à soutenir la Turquie pour empêcher mon expansion.
La situation s'est aggravée lorsque la France s'est tournée vers l'ouest et m'a attaqué. Avec des flottes détournées et aucune véritable percée dans les Balkans, j'ai été pris au piège des deux côtés. J'ai terminé la partie avec seulement 3 centres, tandis que l'Angleterre s'est assuré un plateau de 9 centres. Ce fut un revers, mais j'ai pu l'absorber grâce au solide résultat du premier tour.
Le Gambit de la Mer Noire
Avec l'arrivée de nouveaux joueurs, nous avons finalement joué un plateau complet à sept joueurs lors du troisième tour. J'ai pioché la Turquie et j'ai abordé la partie avec prudence et lucidité. J'ai rapidement établi la paix avec l'Italie (Éric Le Morvan) et formé une alliance tactique avec la Russie (Brieuc Thibault) pour vaincre l'Autriche.
Le début de partie a joué en notre faveur. La Russie a été attaquée par l'Angleterre au nord, ce qui m'a permis de réaliser des gains décisifs dans les Balkans. Une fois l'Autriche éliminée, j'ai attaqué la Russie par une attaque opportune et consolidé mon contrôle autour de la mer Noire.
Point crucial : mon alliance avec l'Italie a tenu bon tout au long de la partie. Je n'ai construit que deux flottes pendant toute la partie, dont l'une est restée stationnée en mer Noire, faisant preuve à la fois de confiance et de rigueur stratégique. Au fil de la partie, j'ai resserré mon emprise sur la moitié est du plateau et j'ai terminé avec un plateau central à 9. C'était mon deuxième plateau à atteindre le sommet du tournoi, ce qui m'a conforté en tête.
Tenir la ligne sous pression
J'ai abordé le dernier tour en tête du classement – une position toujours périlleuse en diplomatie. À mon grand soulagement, j'ai tiré la France, une nation au fort potentiel défensif. Mais le début de partie a vite viré au cauchemar : l'Italie et l'Allemagne ont lancé une invasion coordonnée, une armée italienne passant même par Munich pour attaquer la Bourgogne. L'Angleterre a rapidement rejoint l'attaque, et ma défense s'est effondrée : j'ai perdu Marseille et Brest dès le début, et je me suis retrouvé réduit à seulement trois centres.
Cependant, la chance commença à tourner. À l'est, l'alliance austro-turque, en plein essor, prit l'Italie au dépourvu, s'emparant de Venise au moment même où l'Italie prenait Marseille. Ce coup dur l'empêcha de constituer une nouvelle unité et le força à rediriger ses forces vers son pays.
Pendant ce temps, l'Angleterre s'est retournée contre l'Allemagne au nord, me soulageant de la pression. J'ai repris Marseille, puis j'ai réussi à prendre la Belgique en fin de match. Je suis revenu à 5 pivots – pas assez pour dominer le classement, mais une remontée remarquable m'a valu le prix « Cholet Basketball Team » du joueur ayant le mieux rebondi face à l'adversité.
L'Autriche et l'Angleterre ont terminé ex-aequo en tête du tableau. Point crucial : aucun des deux n'avait remporté de tour auparavant et un nouveau vainqueur était également présent à l'autre table ; je suis donc resté le seul joueur à avoir remporté deux tableaux. C'est ainsi que j'ai décroché la première place du tournoi.
Un championnat de courage et de timing Remporter le Championnat de France de Diplomatie 2025 a été une expérience à la fois palpitante et durement gagnée. Au cours de quatre parties très différentes, j'ai vécu des moments de domination, de frustration, d'opportunité et de survie. Je suis fier non seulement de mes deux premières places, mais aussi de ma résilience lors de la quatrième manche. Outre ma victoire finale, j'ai reçu les prix de Meilleure Allemagne (1re manche) et de Meilleure Turquie (3e manche), validant ainsi les choix stratégiques et les alliances que j'ai poursuivis tout au long du week-end.
Le Château La Tomaze offrait l'environnement idéal pour un tournoi Diplomacy : serein et compétitif, magnifique et intense sur le plan mental. Je remercie les organisateurs, les autres joueurs et la communauté locale pour avoir fait de ce championnat un moment inoubliable
Article initialement publié dans The Briefing du 08 aout 2025 https://mailchi.mp/diplomacybriefing.com/jouer-toujours-les-second-roles)
Comment j'ai défendu (avec succès) ma deuxième place au NDC français
Je suis dans le milieu de la diplomatie depuis longtemps (j'ai commencé en 1991). J'ai d'abord joué occasionnellement, puis je me suis rapidement essayé aux tournois (la scène française était très active au milieu des années 90), et après quelques années, j'ai même réussi à en gagner quelques-uns, mais pas avant d'avoir terminé cinq fois deuxième d'un tournoi. Mon surnom à l'époque était « Poulidor », un célèbre coureur cycliste français qui a cumulé huit podiums au Tour de France… sans jamais le remporter. À la même époque, je me suis également impliqué dans l'organisation. Entre 2001 et 2005, j'ai organisé le NDC français, qui était à l'époque un tournoi très important (généralement plus de 100 joueurs), ce tournoi avait donc toujours une dimension particulière pour moi. Mais d'ailleurs, à l'époque, j'étais au sommet de ma forme sportive, je n'ai PAS pu y participer, car j'étais TD. Au final, c'est probablement le plus gros trou dans mon palmarès : je n'ai jamais remporté le NDC français.
L'année dernière, après une longue pause (7 ans), je suis revenu à Diplomacy pour le WDC de Milan. C'était vraiment génial, avec un mélange d'anciens – amis et nouveaux venus très forts – et de nouveaux amis. J'ai tout de suite accroché à nouveau et j'ai joué quelques autres matchs, dont le NDC français l'année dernière et cette année. À chaque fois, je n'étais pas vraiment motivé pour gagner, mais si l'occasion se présentait, j'y participerais sans hésiter !
L'année dernière, le tournoi s'est donc déroulé dans un hôtel du centre de Paris, idéal pour socialiser entre les matchs. Et je l'ai fait. Peut-être un peu trop… la fête s'est terminée à 6 heures du matin le vendredi soir. Le tournoi comportait trois tours, le samedi matin et l'après-midi, puis un autre le dimanche. J'étais tellement fatigué que j'ai décidé de sauter le premier tour. Je suis venu l'après-midi pour faire le plein, m'assurer qu'il y ait un joueur de plus. Et aussi faire de mon mieux. J'ai joué un match difficile avec l'Angleterre, alliée à l'Allemagne de Christophe Borgeat. À un moment, il était largement en tête et je pensais pouvoir l'aider à remporter la course contre le Sud. Mais il a eu des ennuis et les choses se sont améliorées pour moi, si bien que c'est finalement lui qui m'a permis de terminer en tête du classement.
Avec le système de notation ( une variante du C-Diplo).) Être en tête du tableau est en fait un BIEN MEILLEUR résultat que n'importe quel autre. Donc, comme le tournoi était petit (22 joueurs), et que personne n'avait 2 tops après 2 tours, il y avait effectivement une chance que je puisse tout gagner, mais pour cela, il me fallait obtenir un autre top (possible) et me réveiller à temps (plus difficile…). J'ai réussi à me réveiller, et je suis entré dans le suivant avec un seul objectif : être en tête du tableau et espérer que ce soit suffisant. J'ai terminé avec la Turquie. En 1903, je suis monté à 7 et j'étais en tête pour la première fois, alors j'ai proposé le match nul… La Russie a opposé son veto à ce match nul. L'année suivante, je lui ai pris 3 centres. En 1905, j'étais monté à 11, alors j'ai proposé le match nul à nouveau. L'Italie a opposé son veto à ce match nul. L'année suivante, je lui ai pris 4 centres. En 1906, à 15 ans, j'ai proposé le match nul… et étonnamment, personne n'a opposé son veto. J'ai remporté une victoire très large et, en fait, je n'avais pas besoin de tous ces centres pour dominer ce tableau. Le problème, c'est que je surveillais l'autre tableau, où Maaike Blom s'en sortait aussi très bien. Maaike avait jusqu'ici une élimination (valant 0,5 point) et un top (avec 1 centre de plus que moi). Donc, si elle réussissait aussi, il lui suffirait de 14 points, car cela la placerait 0,5 point devant moi (grâce à sa participation au premier tour, contrairement à moi). L'année dernière, elle a réussi à obtenir les 3 centres nécessaires et à tout rafler. Fantastique ! Je lui ai compliqué la tâche, mais elle a quand même réussi, tant mieux pour elle (et pour le hobby).
Ce qui nous amène au NDC français de cette année.C'était dans un cadre magnifique, dans un domaine viticole, cette fois loin de Paris. Initialement, mon emploi du temps ne m'a pas permis de venir, car je devais partir en vacances de Paris le lendemain avec un groupe de 12, et j'étais l'un des conducteurs/propriétaires d'une voiture. Mais j'ai réussi à convaincre trois personnes du groupe de prendre le volant un jour plus tôt, afin que nous puissions nous arrêter au NDC français, qui était d'ailleurs presque sur la route (l'aspect domaine viticole était un argument de poids). Aucun d'entre eux n'avait joué à Diplomatie, mais j'ai réussi à en convaincre un de jouer (un peu déçu, je pensais faire mieux). À notre arrivée, deux tours avaient déjà été joués. C'était donc le troisième tour sur quatre. Donc, encore une fois, je n'avais aucune attente particulière… si ce n'est de jouer du mieux que je peux. Je pioche la Russie, l'un de mes pays préférés, car il a de nombreux voisins et donc de nombreuses possibilités diplomatiques. J'ai fini par m'allier avec tous les joueurs du plateau. Ce qui est bien… mais aussi moins bien (il faut décevoir quelqu'un pour progresser). Au Nord, je me suis retrouvé dans une alliance à trois contre l'Angleterre, l'Allemagne et la France prévoyant de se tuer mutuellement et de me garder. Au Sud, je me suis retrouvé dans une alliance à trois, où je ne faisais pratiquement rien, si ce n'est donner des conseils et leur faire part de ma bonne volonté. En 1902, j'ai pris la Norvège (jusqu'à 7). En 1903, j'ai tué la Turquie et pris le contrôle de la Colombie (jusqu'à 8), avec Ank et Smy assez libres. À ce moment-là, j'étais en tête du tableau, alors j'ai proposé le match nul (juste pour voir si j'y parviendrais). À ma grande surprise, ils ont accepté cette fois-ci ! L'avantage, c'est que cela signifiait que je passerais du temps avec les deux autres joueurs dans ma voiture, qui devaient attendre car ils ne jouaient pas à Diplomatie.
Normalement, le plan était de partir le lundi matin (comme c'était le 14 juillet, le dernier tour du tournoi avait lieu un lundi). Mais il n'y avait que 12 joueurs pour ce tour et les organisateurs nous ont demandé, à moi et à l'ami qui avait joué la veille, si nous pouvions rejouer pour atteindre 14. Après négociation avec le reste de l'équipe (négociation qui impliquait quelques bouteilles de vin des vignobles en guise de « Souvenir »), nous avons accepté de jouer ce dernier tour. J'ai tiré l'Autriche, avec trois joueurs qui étaient sur mon échiquier la veille en RIA. Ils m'ont tous attaqué dès le début. L'Italie, en particulier, était l'Angleterre sur mon échiquier du dimanche, et il m'a menti à chaque tour et m'a attaqué sans relâche. En 1902, j'ai réussi à retourner la Russie. Je lui ai dit que je ne défendais pas Vienne (et je ne l'ai pas fait, et il l'a acceptée). Je lui ai expliqué que je ne pouvais pas défendre partout et que je voulais sa bienveillance. Heureusement pour moi, il a été poignardé par la Turquie au même tour, et nous avons joué ensemble jusqu'à la fin de la partie. Nous étions tous les deux en mauvaise posture, moi sur 3 et lui ayant perdu la Roumanie et avec la Turquie en mer Noire. J'ai fini à 3 après avoir deviné juste six fois de suite (l'Italie était furieuse). Il y a eu une proposition de match nul en 1904. J'ai accepté, car je n'avais aucune chance de gagner et je ne faisais que défendre. L'Angleterre a facilement dominé ce tableau.
Il était donc temps de connaître les résultats finaux. J'ai alors appris comment le score du tournoi était calculé : un joueur avec 4 parties recevait un multiplicateur de 100 %, 100 %, 50 % et 10 % de ses meilleurs résultats respectivement. Avec seulement 2 parties, les deux comptaient 110 %. Je n'avais pas fait le moindre calcul, mais j'ai fini 2e. J'ai défendu mon titre Poulidor avec succès ! Et l'ami que j'avais convaincu de participer à son tout premier tournoi a terminé 3e (il a même reçu le titre de « Jeune Prometteur » – il a 53 ans ^^). En fait, à part Christophe qui menait largement, la deuxième et la cinquième place étaient extrêmement serrées. 1,5 point. Environ 1 SC.
Je suis content de m'être arrêté en chemin, j'ai passé un excellent moment et tous les joueurs étaient très sympathiques. Dommage qu'il n'y ait pas eu plus, car Gabriel a beaucoup contribué à rendre cet événement convivial et agréable. Et je suis revenu avec trois caisses de vin et un cubitainer pour le reste de nos vacances.
Je ne suis pas sûr que j'obtiendrais de meilleurs résultats si j'essayais vraiment de gagner (par exemple en participant à toutes les épreuves). Je devrais peut-être essayer l'année prochaine